Le 26  novembre 2020 – Jusque-là, on parlait d’une charte pour l’environnement, de l’évaluation de la situation narbonnaise, point par point, et d’un mode de travail avec les assos. Mais cette fois, rien à voir. Ces points n’ont pas été évoqués. Lors de cette réunion, trois agents se sont succédés pour présenter, dossiers sous le bras, trois projets de la ville au stade « amont ».

-30% d’affichages publicitaires

Premier thème : la pub. L’affichage publicitaires dans le milieu public rapportent chaque année 120 000 euros à la ville. Et comme un nouvel appel d’offre va être lancé, ils souhaitent revoir un certain nombre de demandes pour aller dans le bon sens. D’abord, la surface d’affichage va baisser de 30%.  Les deux grands panneaux lumineux des entrées de ville vont être retirés au printemps et seront remplacés par trois petits panneaux d’informations digitales pour les piétons à la gare, à la médiathèque et à Narbonne-Plage « pour permettre la réactivité de l’information« , précise l’agent. Pour rappel, pendant la campagne, M. Mouly s’était engagé à faire disparaître tous les panneaux publicitaires lumineux.

Le nombre d’affichage dédié à la communication de la ville va lui augmenter de 75 à 84 dispositifs mais, nous promet-on, le logo de la ville sera plus discret qu’aujourd’hui (en même temps, ce ne sera pas trop dur). Au niveau de la commande publique, les prestataires pourront proposer des mobiliers neufs ou reconditionnés. Les abris-bus isolés ne seront pas raccordés au réseau électrique et devront fonctionner en autonomie. Bref, ce sont, pour la plupart, de bons points, même si la route est encore longue pour espérer rattraper des villes comme Lyon, Grenoble ou Poitiers (Tiens ?! Que des villes écolos).

Places Belfort et Cassaignol

Deux projets de réfection des places Belfort et Cassaignol ont été présentés. Aujourd’hui, ces deux places du centre historique sont essentiellement utilisées comme parkings. L’idée, donc, serait de rendre au moins en partie ces espaces aux piétons. En eux-mêmes, les projets sont intéressants (végétalisation, points d’attraction visuelle pour favoriser la déambulation rue Cabirol, revêtements perméables, voies circulations piétonnes etc…) mais ils ne pourront à mon sens se faire  qu’avec une adhésion des riverains et une discussion à bâtons rompus pour trouver des solutions de stationnement et d’accès ponctuel. L’agent affirme que cette consultation aura lieu et qu’elle s’inscrira dans la durée.

Je l’espère. Mais la pose récente dans ce quartier de panneaux « voie sans issue » sur des rues passantes, sans la moindre information aux riverains, me fait craindre que nous n’ayons pas exactement la même idée de ce que devrait être une consultation populaire ou du travail de co-construction nécessaire pour ce genre d’aménagement.

Bassin d’Aussières

Dernier sujet : l’émission d’un avis consultatif de la mairie pour la construction par un privé d’un énorme bassin d’irrigation en forme de triangle et très visible de l’autoroute. Capacité ? 80 000 m3 d’eau. Surface ?  2,8 hectares (soit 3-4 terrains de foot). Profondeur ? 3 à 5 mètres.  Fonction ? Irriguer les vignes environnantes, appartenant à la famille Rothschild. « La Dreal est d’accord » précise l’agent qui nous demande notre sentiment sur la question. Pas de temps de lire le dossier : il faudrait une réponse sur l’instant, ou d’ici lundi matin (on est jeudi soir). La carte du projet est dépliée.  L’agent compte demander des aménagements pour réduire l’impact paysager. « Ce bassin se remplirait au moment des crues du Rec de Veyret : il retient donc de l’eau qui sinon serait perdue et finirait dans les étangs,  » précise M. Vico.

Le lendemain, je contacte le SMDA, des viticulteurs et des écologues pour avoir leur sentiment . Voici ce que j’ai retenu de ces discussions :

  • La construction d’un tel bassin d’irrigation crée un précédent inquiétant. D’autres viticulteurs pourraient réclamer des aménagements similaires pour lutter contre des sécheresses qui, on le sait, seront de plus en plus fortes et fréquentes. Or, il s’agit d’adaptations à très courte vue. Pour info, le changement climatique s’accompagne aussi d’une hausse de température. Or, des températures aussi fortes stoppent littéralement la maturation des raisins. C’est donc une réflexion bien plus globale qu’il s’agit de mener (évolution des cépages ou des activités) avant de détruire nos paysages.
  • C’est encore une perte de terres agricoles.
  • L’eau capturée par ces bassins ne manquera pas aux étangs. Pour autant, elle n’est pas « perdue » et contribue au maintien du cycle de l’eau.

C’est donc sur ces raisons que j’ai proposé un avis négatif dès vendredi. La mairie, elle, a opté pour un avis positif. Apparemment, leur réponse était déjà partie quand la mienne est arrivée.


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